Rive droite de la Durance, commune de Cheval Blanc
Suivant ses promoteurs, ce projet a pour but de protéger des équipements existants, ou futurs, implantés ou devant l'être, en zone inondable.
L'analyse de la situation, montre que, comme toutes les digues, la digue de Cheval Blanc aurait des effets contraires à cet objectif de sécurité, et, de plus, des effets nuisibles sur les potentiels agricoles locaux, ainsi que sur les ressources en eau, déjà impactés par le réseau des digues en bord de Durance, 3 km de digues pour1 km de rivière.
Ce projet est en totale opposition avec les directives que l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse tire de l'analyse des effets des endiguements ; directives présentées dans plusieurs vidéos : « Redonnons libre cours à nos rivière », « Une nouvelle gestion des rivières arrive à l'heure de la GEMAPI », etc.
Conséquences des destructions de terres agricoles par le projet.
La digue (hachurée) elle-même couvre et détruit sa propre superficie de terres alluviales ; le prélèvement des matériaux qui la constituent, implique la destruction de ces mêmes terres, côté lit mineur de la rivière. 70 ha en tout.
En outre, les100 ha de la zone inondable que la digue est censée protéger, en violet, 100 ha de terres alluviales irriguées, sont vouées à la destruction par l'implantation d'une ZA comme indiqué dans le Document d'Orientations Générales du SCOT de Cavaillon (légende carte).
En fait, c'est ce projet de spéculation foncière qui justifie le projet de digue.
- Atteinte au potentiel alimentaire le plus performant, potentiel vital, et à l'emploi
- Préjudice pour le MIN de Cavaillon qui se tourne vers les productions locales pour rétablir sa viabilité
- Destruction des puits à carbone que constituent les espaces végétalisés et, de ce fait, aggravation du réchauffement climatique
- Baisse des nappes alluviales qui ont déjà cessé d'être alimentées par l'irrigation et qui ne seraient plus rechargées par inondation
- Pollution de ces nappes et de la Durance par les eaux de ruissellement polluées de la ZA
Conséquence sur la sécurité : dangerosité accrue des bords de la Durance.
Le contexte des aménagements en bord de Durance est celui d'une rivière privée de son eau, celle-ci étant détournée dans un canal usinier depuis Serre-Ponçon jusqu'à l'étang de Berre. Détournement aux conséquences très négatives, en particulier sur le plan de la sécurité.
Le rapport SOGREAH (2001), met en évidence l'extrême dangerosité de la Durance privée de son eau. Ses auteurs y notent page 3 : « Les crues exceptionnelles restent proches de leur état naturel. L'absence de crues ordinaires, les rend d'autant plus dangereuses » ...
Cette dangerosité accrue résulte de ce que le comportement des crues devient imprévisible. Dans ce contexte, pour la digue projetée, deux cas peuvent se présenter : elle résiste aux crues ou elle cède.
Si la digue résiste.
Elle accélère le courant dans la rivière. La puissance d'un courant par mètre carré, est proportionnelle au cube de sa vitesse, si la vitesse du courant double, sa puissance au m² est multipliée par 8 ! C'est l'effet bien connu du tuyau d'arrosage que l'on pince et dont le jet compacté devient destructeur.
Bonjour les dégâts sur Orgon, Plan d'Orgon, Cabannes, Caumont, Noves, Châteaurenard, Rognonas, Barbentane, Avignon. Dégâts aggravés par la digue programmée à Châteaurenard.
Si la digue cède.
Quand une digue cède, la zone qu'elle est censée protéger, est submergée par une déferlante destructrice, voire meurtrière. (La Faute sur Mer 2012).
Ce fut le cas sur la Durance le 14 janvier 1994. Ce jour-là, sous la poussée d'une crue moyenne, loin de la crue maximale en Durance, la digue de La Roque d'Anthéron (13) a cédé. Le territoire à l'aval, dit « Bramejean », sur la commune de Mallemort, a été dévasté par une déferlante, alors que, avant la construction de la digue, les fermes qui s'y trouvent n'avaient jamais été inondées qu'à hauteur de 20 cm, avec un bénéfice pour ces terres agricoles, apprécié par les paysans.
Opposées au projet de la digue de Cheval Blanc, soucieuse de la sécurité des riverains et usagers de la Durance, la « Confédération Paysanne 84 » et « L'Étang Nouveau » proposent, avec « l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse », de redonner libre cours à la rivière :
- Recul des digues existantes, voire démantèlement.
- Délocalisation des constructions en zone inondable ou aménagement de refuges accessibles de l'intérieur de ces constructions.