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- Écrit par : L'Étang Nouveau
Pour nos anciens, la Durance faisait partie, avec le Mistral et le Parlement d'Aix, des « trois fléaux de la France ». Il est vrai que la rivière en crue arrachait des pans entiers de terres agricolesLire et relire Jean Giono - Hortense ou l'eau vive qui allaient constituer les plages de l'actuelle Occitanie. En contrepartie, elle déposait par ailleurs les riches limons qui ont fait de la basse Durance « le Jardin de la Provence ». Mais de cela, jamais personne ne s'est plaint !
L'arrivée d'EDF
La captation de 95% de l’eau de la Durance par la chaine hydroélectrique EDF a apporté à la Provence ses avantages énergétiques et a accru la sécurité d'approvisionnement en eau pour l'irrigation, l'industrie et la consommation domestique, mais elle insidieusement laissé s'installer le mythe de « la rivière domptée ». Avec la complicité des pouvoirs publics et des décideurs privés ! Plus d'eau en Durance, plus de danger ! On peut aménager !
Les Aménageurs du Val de Durance
Et on ne s'en prive pas, d'aménager, dans tout l'espace du lit majeur de la rivière , dans ces terres volées à l'agriculture où chaque nouvelle construction encourt le risque d'être emportée, avec ses occupants, par une prochaine crue. Inéluctable. Dans ces terres où la rivière avait libre court et où elle pouvait épandre ses crues, sans danger pour les populations et pour leur plus grand bienfait, puisqu'elle y déposait ses limons fertiles. Chaque nouvelle construction, chaque nouvelle route, chaque nouveau parking imperméabilise les sols et aggravera immanquablement les prochaines crues.
Les crues exceptionnelles
Si le discours officiel s'ingénie à masquer le risque lié aux crues de la Durance, c'est précisément parce qu'il existe. Et personne ne peut l'ignorer !
En effet, la « Société Grenobloise d'Études et d'Aménagements Hydrauliques, SOGREAH note que, privée d'eau, la Durance est plus dangereuse que jamais ; page 3 de son rapport de juin 2001 : les crues exceptionnelles restent proches de leur état naturel. L'absence de crues ordinaires les rend d'autant plus dangereuses ».
Avertissement confirmé en 2002 par le Rapport sur la Durance, rapport Balland-Huet , qui note en page 9 : « l'aménagement devient transparent pour les grandes crues, ce qui signifie que ce lit, le plus souvent déserté par l'eau, est susceptible cependant de connaître de profonds bouleversements auxquels est associé un risque important vis-à-vis de la sécurité publique. »
Depuis 2001, beaucoup de constructions, beaucoup de bétonnages ont accentué cette dangerosité.
Changement climatique
Depuis des années, également, intervient un changement climatique que plus personne n’ose nier. On le constate, la brutalité du climat se traduit par des sécheresses inédites et des précipitations amplifiées et concentrées. La sécheresse durcit et imperméabilise les sols qui n’absorbent plus le ruissellement qui viendra brutalement gonfler la rivière.
Déforestation
Les centrales électriques biomasse projettent la déforestation massive de tout le bassin versant. Les forêts qui servaient de tampon entre la pluie d’orage et la rivière disparaissent.
La rupture de barrage
Depuis la catastrophe de Malpasset, consécutive à une crue, la région PACA a été épargnée par ce type de drame. En conclure que le risque serait aujourd’hui inexistant serait une grave erreur. La DREAL, service de l’état, publie des cartes de prévision des zones atteintes par « l’onde de submersion consécutive à la rupture de l’un des barrages de la région PACA ». Édifiant ! Même, et surtout, pour le barrage de Serre-Ponçon. Des habitants riverains de la Durance entre Sisteron et Saint Auban ont été informés de cette éventualité, un site refuge leur a été donné et un délai pour s'y rendre : 7 minutes !
Depuis avant même sa réalisation, l’idée a été répandue cet ouvrage étant un « barrage-poids » ne faisant donc appel à aucune caractéristique mécanique autre, précisément, que sa masse, sa rupture sous la pression de l’eau retenue était impossible. Il n’en est rien :
Effet savonnette
C’est bien une action mécanique qui maintient le barrage en place, l’adhérence entre le corps de l’ouvrage et le sol. L’hypothèse de l’introduction d’un film d’eau entre ces deux éléments doit être retenue. Elle peut intervenir pendant un séisme, même de faible amplitude ou, plus insidieusement, tout simplement avec le temps. Ce film liquide est capable de modifier la valeur de l’adhérence en deçà de sa valeur critique et de précipiter le glissement de la totalité de l’ouvrage. L’effet « savonnette.
Débordement
Le débordement du barrage est totalement proscrit. Il entrainerait le ravinement de la terre constitutive de l’ouvrage et son érosion rapide, jusqu’à sa rupture. Toutes les précautions ont été prises dans ce sens à la construction… il y a 70 ans ! Depuis, les conditions météorologiques ont changé. Un phénomène exceptionnel en haute Durance et Ubaye alors que le lac de retenue est à son niveau maximum risque bien de saturer le dispositif de sauvegarde calculé avec les données de 1950 !
Le risque nucléaire
Le centre de recherche ITER, à Cadarache, outre qu’il est situé en zone sismique, se trouve sur la trajectoire de l’onde de submersion en provenance de Serre-Ponçon, additionné de celles de toutes les retenues intermédiaires, et qui sèmera la mort nucléaire sur 150 km, jusqu’à Avignon, Arles, jusqu’en Camargue, en Crau et en Méditerranée. Toutes les conditions sont réunies pour LA catastrophe qui rayera le sud-est de la France de la carte des zones habitables. « L’accident » de Fukushima était impossible…
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Rive droite de la Durance, commune de Cheval Blanc
Suivant ses promoteurs, ce projet a pour but de protéger des équipements existants, ou futurs, implantés ou devant l'être, en zone inondable.
L'analyse de la situation, montre que, comme toutes les digues, la digue de Cheval Blanc aurait des effets contraires à cet objectif
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Principe de fonctionnement d'une STEP
L'eau est remontée inversement aux heures creuses en utilisant l'électricité renouvelable surabondante.
La chaîne fonctionne donc à volume constant et l'eau qui tombe sur le bassin versant de la Durance, retrouve son cours naturel.
Les équilibres et potentiels détruits par le détournement de l'eau sont rétablis.
La chaîne est alors un atout majeur pour la transition énergétique : elle libère totalement le potentiel des énergies renouvelables en leur ouvrant un débouché permanent à leur production.
Vous trouverez quantité de videos sur internet qui expliquent le fonctionnement, par exemple chez EDF
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- Écrit par : L'Étang Nouveau
Quelques vidéos, produites par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse, qui permettent de mieux comprendre comment le fonctionnement du bassin versant de la Durance et du Verdon a été complètement perturbé par l'aménagement hydroélectrique EDF, comment les rivières, les nappes phréatiques, le littoral se trouvent fortement dégradés.
Comprendre le bassin versant
L'eau qui coule à la surface de la terre ne coule pas par hasard. Les rivières et les fleuves façonnent le bassin versant qui, en retour, guide et modèle en permanence leur écoulement. Dans un bassin versant, tout est intimement lié : climat, débit des cours d'eau, écosystème. Comprendre son fonctionnement, c'est essayer de saisir les interrelations entre les phénomènes hydrologique, climatique et biologique qui s'y jouent.
Gestion de l'eau par bassin versant
Réalisées par l'Association pour la protection de l'environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL), les capsules permettent d'expliquer de façon dynamique et imagée, plusieurs notions environnementales, ainsi que le rôle de l'APEL et du public dans la préservation des milieux naturels. La réalisation de ce projet de sensibilisation sur la protection de l'eau a été possible grâce à l'appui financier de la Fondation Hydro-Québec pour l'environnement et de la Ville de Québec.
Une nouvelle gestion des rivières arrive à l'heures de la Gemapi
Redonnons à nos rivières un fonctionnement naturel pour limiter les crues, sécuriser les populations et améliorer la qualité de l’eau. L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et la DREAL de bassin Rhône-Méditerranée vous présentent un film sur les 3 idées clés pour réussir la gestion de nos rivières : laisser plus d’espace à la rivière, freiner le débit de l’eau et gérer l’eau à l’échelle du bassin versant.
Zones humides, zones utiles : agissons !
La moitié des zones humides ont disparu au cours du siècle denier. pourtant, elles offrent de nombreux services gratuits. Mobilisons-nous d'urgence !
Protéger les zones humides, c'est bon pour l'économie et l'attractivité des territoires.
Redonnons libre-cours à nos rivières
L'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse a réalisé un film sur la continuité écologique des rivières. La circulation des poissons et des sédiments est vitale pour le bon fonctionnement des cours d'eau. Des solutions existent pour redonner libre-cours à nos rivières. Osons la continuité !
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- Écrit par : L'Étang Nouveau
L'arbre de vie Durance est saigné à blanc par le détournement de son eau.
Décidé par la loi 55-6 du 5 janvier 1955, l'aménagement global de la Durance a été confié à EDF qui l'exploite. Cet aménagement est caractérisé par le détournement de l'eau de la rivière dans un canal usinier, depuis Serre-Ponçon et Sainte Croix du Verdon, jusqu'à l'étang de Berre.
Les diagrammes des débits avant et après détournement, illustrent la subordination de la gestion de la rivière et de son eau, à la production hydroélectrique.
Les affairistes exploitent l'assèchement de la rivière pour cultiver le mythe de la « rivière domptée » qui justifie l'urbanisation de son lit et l'ouverture de carrières à ciel ouvert dans celui-ciqui mettent- au jour les nappes alluviales entrainant leur abaissement et leur pollution.
Après 50 ans d'exploitation, les conséquences du détournement de l'eau de la Durance sont incontestables : totalement opposées aux objectifs du SDAGE 2016-2021, et les Directives cardes sur l'eau pour les eaux de surface, souterraines, littorales, ainsi que pour la sécurité.
Ces conséquences sont aggravées par le changement du climat et elles l'aggravent en retour.
NB. L'augmentation du débit actuel à partir de Mallemort, (bleu clair) est due à la restitution à la rivière, de l'eau indésirable dans l’Étang de Berre en vigueur depuis décembre 2006. Cette limitation des rejets dans l'étang fait suite à la condamnation de la France par la Cour Européenne de Justice saisie par le mouvement associatif indépendant. Condamnation « pour la pollution massive et prolongée de l'étang de Berre par le centrale de Saint-Chamas » : infraction à la Convention de Barcelone.
Inventaire des méfaits du détournement de l'eau de la Durance.
Rivière dégradée, hors d'usages et nappes associées dégradées, eaux impropres à la consommation.
Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) suit et publie régulièrement l'état des nappes souterraines
Étang de Berre perturbé
Il reçoit encore 1200 millions de m³ par an, qui nuisent à la qualité marine de son eau.
Les 1200 millions de m³ d'eau douce jetés dans l'étang - et qui le dénaturent - sont eux-mêmes dénaturés, gaspillés, car ils ne servent qu'à la production de quelques KWh, hors toute autre fonction de l'eau.
Gaspillage gigantesque d'eau douce
1200 millions de m³ par an encore déversés dans l'étang, c'est 4 fois la consommation annuelle des 5 millions d'habitants la région PACA !
La Durance plus dangereuse que jamais
La « Société Grenobloise d'Études et d'Aménagements Hydrauliques », SOGREAH note que, privée d'eau, la Durance est plus dangereuse que jamais ; page 3 du rapport de juin 2001 : « les crues exceptionnelles restent proches de leur état naturel. L'absence de crues ordinaires les rend d'autant plus dangereuses ».
Le rapport SOGREAH est consultable sur Internet.
Même en dehors des crues, la Durance est plus dangereuse que jamais car elle est soumise à des « lâchers » qui perturbent gravement la vie aquatique et littorale de la rivière…
Bétonnage et endiguement effrénés
Circonstances aggravantes de l'insécurité : les aménagements en zones inondables et la construction de digues à un rythme effréné qui a permis d'établir un record du monde avec 3 km de digue pour 1 km de rivière…
Recul du littoral
La Durance aménagée n'apporte plus au Rhône les matériaux solides (70% du total charrié par le fleuve) avec lesquels le courant Provençalo-Ligure a construit le littoral méditerranéen. En 50 ans, pour la seule Durance, suivant les données concordantes de l'Institut de Géographie d'Aix en Provence et celles du « Rhône en 100 questions », le déficit est de 400 millions de m³ : une digue trapézoïdale de 200 m grande base, 100m petite base, 13 m de haut et 200 km de long… Résultat, le littoral recule, la mer avance dans les terres, de la Camargue aux Pyrénées Orientales. Menace permanente et avancée inexorable aussi longtemps que le charriage nourricier du littoral ne reprendra pas.
Spoliation des populations, de la Durance à l'étang de Berre
Facteurs complémentaires de dégradation.
Endiguements, aménagements en zone inondable, pollutions de l'eau, essartages dévastateurs, réduisent gravement la quantité et la qualité de la ressource en eau de Durance ; ils interdisent les loisirs dans cette rivière.
Le changement climatique ajoute ses méfaits à ceux de la gestion calamiteuse de la Durance et de son eau .
On trouve des dizaines d'études sur l'évolution de la ressource en eau en Provence Alpes Côte d'Azur. Elles sont corrélées avec le changement du climat et en particulier son réchauffement. Toutes ces études concluent à une diminution de la ressource brute. Commanditée par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, la dernière a été rendue publique en décembre 2014.
« Si rien n’est fait, le Rhône perdra 30 % de son débit d’ici 2050 à cause du changement climatique. Avec des conséquences désastreuses sur l’agriculture et le fonctionnement de l’industrie, et d’abord les centrales nucléaires. ».
La Durance fait partie du bassin rhodanien ; elle est incluse dans cette prévision : la prévision de réduction de l'étiage Durance est de 50 % en 2050. Voir Science et Vie nov 2015.
Les pouvoirs publics jouent le statu quo.
Aucun document public ne remet en cause le détournement de l'eau de la Durance.
Pire : pour sauver l'étang de Berre, certains préconisent de dériver le canal EDF depuis la centrale de Saint-Chamas, jusqu'au Rhône. Outre son coût prohibitif, ce chantier pharaonique détruirait de nouveaux biotopes et pérenniserait le détournement de l'eau de la Durance et ses méfaits mortifères. Il ne profiterait qu'au BTP…
Les pouvoirs publics du bassin Rhône engagent actuellement une démarche d'élaboration d'un « Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau », le SAGE Durance, prévu pour 2018. Première étape la constitution d'une « Commission Locale de l'Eau », une CLE, en 2017.
Feuille de route Durance 2016 – 2018 - DREAL Paca
Présentation de l'EPTB Durance - L'eau dans le bassin Rhône
Candidat à la participation à ces structures, L'Étang Nouveau a reçu pour réponse, de se rapprocher d'une structure associative « représentative »… En l’occurrence une structure qui ne préconise pas la mesure clé « la restitution de son eau à la Durance ». Et qui ne saurait donc nous représenter.
Il faut dire que ce « dégagement en touche » ne nous surprend pas. Déjà pour l'étang de Berre, notre revendication de réduction des rejets EDF ne plaisait pas aux tenants de la « dérivation ». Nous avons donc été exclus du « Groupement d'Intérêt Public pour la Réhabilitation de l'Étang de Berre », le GIPREB. Qui ne sert qu'à gaspiller l'argent public pour des études incessantes de la fameuse dérivation.
Et malgré cet ostracisme, nous avons contribué à la réduction des rejets EDF qui permet à l'étang de retrouver une vie marine. Une renaissance qui ne doit donc rien aux élus.