L’Étang Nouveau

Association loi 1901, créée en 1988, pour la réhabilitation
de l’étang de Berre, et sa mise en valeur au profit de tous.
Agréée « Environnement » pour les Bouches du Rhône.

 

 

Depuis sa création, « L’Étang Nouveau »
a élargi son action à la Durance et au littoral.

L'association « L’Étang Nouveau » a contribué à la victoire historique qui permet le retour de la vie marine dans l’étang de Berre ; elle a mis en échec plusieurs projets destructeurs du littoral ou de l’espace rural.

La lutte continue, en particulier pour la réhabilitation de la Durance, la sauvegarde de cette ressource primordiale en eau pour la région Provence Alpes Côte d'Azur.

Étang de Berre : Du sacrifice accepté
à la réhabilitation imposée par les associations,
une victoire historique !

Années 1930. Implantation de la pétrochimie et de l’aéronautique autour de l’étang.
1955. Sacrifice annoncé de l’étang de Berre par la loi d’aménagement de la Durance.

Loi 55-6 du 5 janvier 1955 qui prévoit, article I, le détournement de l’eau de la Durance depuis Serre-Ponçon, jusqu’à l’étang de Berre… il détruira la rivière elle-même.

1957. Confirmation du sacrifice par la loi d’interdiction de la pêche

Cette loi interdit la pêche avec des modalités d’arrêt s’étalant sur 10 ans, le temps de mettre en service la centrale qui termine la chaîne hydroélectrique. Loi abrogée en 1994 : Plan Barnier.

1966. Sacrifice effectif avec la mise en service de la centrale de Saint-Chamas
Sans opposition

Terminal de l’aménagement hydroélectrique de la Durance, la centrale EDF de Saint-Chamas rejette alors dans l’étang de Berre, 3600 millions de m³/an d’eau douce et 400 000 tonnes/an de limons ! Choc insupportable. Finis la pêche professionnelle, les loisirs nautiques populaires, activités jusqu’alors très intenses. Le sacrifice de l’étang à l’industrie, très présente sur ses rivages, est ainsi consacré. Sans opposition…

1968. 1974. Construction du complexe industrialo-portuaire de Fos
Début de contestation

A la fin du chantier qui a dévasté des milliers d’hectares de zones humides, le gouvernement veut déclarer le golfe de Fos « zone insalubre ». Mais, si le sacrifice de l’étang de Berre à l’industrie avait été accepté, les populations locales refusent que le golfe de Fos subisse le même sort. Le gouvernement recule. Il prend des mesures pour l’épuration des rejets industriels et domestiques, sur le golfe de Fos, et sur le bassin versant de l’étang de Berre. Mais sans effet rétroactif sur les rejets de Saint-Chamas. Statu quo pour l’étang.

1988. Exigence d’arrêt des rejets de la centrale de Saint-Chamas

En 1988, « L’Étang Nouveau » et la « Coordination des Pêcheurs de l’étang de Berre » se constituent pour demander l’arrêt des rejets de cette centrale. Première manifestation devant celle-ci, pour demander cet arrêt, le 9 mars 1989, organisée par « L’Étang Nouveau ». Le mouvement prend rapidement une très grande ampleur. Le gouvernement entend l’exigence unanime d’arrêt des rejets de Saint-Chamas.

1993. Le gouvernement présente le « Plan de Reconquête de la Mer Intérieure »

Plan cohérent et exhaustif. En particulier, il impose à EDF une première réduction des rejets. Quoique symbolique (15%), cette mesure met en évidence la voie par laquelle il est possible de maîtriser les rejets dans l’étang de Berre : vu le coût prohibitif d’une « dérivation », la solution consiste à restituer à la Durance l’eau indésirable dans l’étang, via le déversoir de Mallemort qui ouvre le canal usinier sur le lit de la rivière. En 1995, la réduction est portée à 35%, toujours avec restitution à Mallemort. Encore insuffisant pour que l’étang retrouve sa vie marine.

1997. Les élus plongent dans la « dérivation » … et s’y « noient ».

En 1997, les élus locaux abandonnent la voie de l’efficacité, celle des restitutions à la Durance, au profit d’une « dérivation » du canal EDF (solution disqualifiée depuis 1992 car prohibitive) ; « dérivation » qui épargnerait l’étang de Berre et renverrait l’eau et les limons de la Durance, vers le Rhône ou la mer. « Solution » apparemment radicale qui renvoie la Reconquête de l’étang marin aux calendes grecques. Les élus s’y « noient » !

2003. Création du Collectif Adam de Craponne

En 2003, l’un des tracés de dérivation, étudiés par la « Société Grenobloise d’Études et d’Aménagements Hydrauliques », SOGREAH, à la demande des élus locaux (une manne pour elle, un gaspillage pour les fonds publics), le tracé Lamanon-Mas Thibert, à travers la Crau, sur le piémont des Alpilles, sort des cartons classés « secret ».
C’est une levée de boucliers ! Le « Collectif Adam de Craponne » est constitué. Il regroupe 21 associations et organismes professionnels agricoles qui s’opposent à la « dérivation », sur la base des propositions de « L’Étang Nouveau ».

2004. Victoire historique des associations indépendantes pour l’étang

Alors que les élus plongeaient dans la « dérivation », « L’Étang Nouveau » et la « Coordination des Pêcheurs » sont restées sur la voie ouverte en 1993 par le plan de Reconquête. Fin 1997, la Coordination engage une procédure juridique auprès de l’Europe pour que cesse la pollution de l’étang de Berre par les rejets de Saint-Chamas. Cette action aboutira, en 2004, à la condamnation de la France en vertu de la Convention de Barcelone et du Protocole d’Athènes, relatifs à la sauvegarde des milieux marins.

Victoire historique à laquelle le Collectif Adam de Craponne a participé.
Une victoire qui ne doit rien aux élus.

2006 à nos jours, l’étang retrouve une vie marine

L’accord qui met fin au contentieux entre la France et l’Europe, se fait sur la base proposée par le Collectif Adam de Craponne lors de sa rencontre avec les représentants de la Commission Européenne, en juin 2005 : 1200 millions de m³/an.
Le Décret n° 2006-1557 du 08/12 /2006, fixe sur cette base les nouvelles modalités de fonctionnement des centrales impliquées par cette limitation, Salon et Saint-Chamas, aval de Mallemort sur le canal usinier.
L’étang de Berre retrouve sa vie marine comme un convalescent retrouve ses capacités, par étapes ; ou comme une forêt incendiée se reconstitue : les animaux reviennent, puis le couvert végétal se reconstitue lentement. Charriées par le flot marin, les larves de moules et d’autres coquillages, colonisent l’étang ; planctons et coquillages prolifèrent ; dans ce même milieu marin où la nourriture abonde les poissons de mer jusqu’ici absents, dorades, marbrés soles, roucaùs, hippocampes, sardines, maquereaux, etc, repeuplent immédiatement l’étang ; par contre les graines de zostères qui essaiment depuis les rares îlots où ces végétaux subsistent, mettent beaucoup plus de temps pour reconquérir l’espace perdu (on peut, il faut, les aider).

De l'étang de Berre à la Durance :

La sauvegarde de notre ressource en eau, un combat vital !

En 1966, la mise en service de la centrale EDF de Saint-Chamas, a porté un coup fatal à l'étang de Berre. Lorsqu'elle a posé l'objectif de réhabilitation de l'étang, notre association a revendiqué une mesure primordiale : l'arrêt des rejets de cette centrale.
Pour argumenter contre EDF qui défendait ses intérêts et refusait d'envisager cette mesure, plus tard pour argumenter contre les élus qui revendiquaient, et revendiquent encore, une dérivation du canal EDF vers le Rhône, L’Étang Nouveau a analysé le problème de la Durance et de son aménagement hydroélectrique, en amont de Saint-Chamas. Il est alors apparu que :

  • La Durance fournit 75 % de l'eau consommée en PACA.
  • C'est l'arbre de vie de la Provence.
  • Conjuguée aux effets du changement climatique, la gestion actuelle de la Durance et de son eau, est une menace gravissime sur cette ressource primordiale en eau.
  • En effet, l'arbre de vie est saigné à blanc par :

le détournement de son eau dans le canal usinier EDF ;
la dévastation de son lit par le BTP et les élus ;
la déforestation programmée de son bassin versant pour alimenter les centrales à bois, dont Uniper (ex E.ON) Gardanne ;

De plus la Durance fournit 40% de l'électricité produite en PACA. Et elle a fourni au Rhône 70% des matériaux solides avec lesquels le courant provençalo-ligure a construit le littoral sableux de la Camargue aux Pyrénées Orientales.
La situation est critique. De l'étang de Berre à la Durance la même politique à courte vue, le même sacrifice de l'intérêt général à de puissants intérêts privés !
Aujourd'hui comme hier, les pouvoirs publics locaux pratiquent le statu quo et pire encore, ils jouent souvent l'aggravation des dégradations de la rivière avec de nouveaux projets-bétons destructeurs de son lit et de son bassin versant.

Dans le contexte du changement climatique, la perspective c'est une Durance transformée en oued, une pénurie d'eau gravissime, le désert et la mort.

Le mouvement citoyen indépendant a sauvé l'étang de Berre. Il a sauvé l'étang de Berre. Il peut sauver la Durance, notre principale ressource en eau.

C'est le combat vital auquel L’Étang Nouveau vous invite !

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